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2008 Guerre et Paix huile sur toile 200x200.jpg
2006  Les quatre saisons huile sur toile 200x200.jpg
Peindre le monde dans sa totalité 

Qui n'a pas admiré les petites huiles lumineuses exécutées par Denis Legrand le long de la côte normande, ne pourra comprendre le vocabulaire de cet artiste. Œuvrant sur les traces de Boudin, il fait de la lumière le sujet même de la peinture, révélant combien la nature s'en abreuve et se nourrit d'elle. Des études de Boudin, Baudelaire affirmait qu'on pouvait "deviner la saison, l'heure et le vent." Il en est de même de ces délicieuses pochades trempées de lumière et d'air marin, où les gris nuancés jouent avec le bleu du ciel dans une partition délectable pour les yeux.

 

A l'évidence, Denis Legrand se tourne vers ses prédécesseurs ; non sans une certaine délectation, son amour de la peinture claire le pousse régulièrement à rendre hommage aux "flibustiers de la lumière", ceux que l'on appela "impressionnistes", mais également au Cubisme dont il fait une assimilation remarquable comme en témoigne cette Nature morte (Médaille de la peinture, Versailles, 2006). Pourtant, s'il revisite les grands maîtres du XXe siècle où dominent les figures de Claude Monet, Paul Cézanne et Georges Braque, il parvient à une totale émancipation, se nourrissant de cet héritage basé sur la lumière, la construction et l'équilibre des formes pour libérer son propre chant. D'un lyrisme saisissant,  l'évocation de la réalité se devine dans le jeu complexe des formes et des teintes rutilantes.  Véritables chefs d'œuvre riches de couleurs, Les quatre saisons et Guerre et paix affirment une logique interne implacable et qui nous échappe. Cette logique donne toute sa cohérence plastique à un univers exalté, celui d'un artiste porteur d'une vision universelle où ce n'est plus ce qui compose le monde visible qui définit la composition mais l'interprétation qu'il nous en donne. Les dominantes vivement colorées se détachent sur un fond souvent noir (Guerre et paix, Couleurs, Rouge...) où l'artiste accumule les allusions figuratives en des volumes asymétriques qui s'enchevêtrent les uns dans les autres comme un puzzle rutilant, posant ses teintes contrastées à la manière d'un compositeur en quête d'effets les plus sonores. Il s'agit bien, ici, des épousailles entre l'ordre mathématique de l'architecture et les séductions jubilatoires de la peinture. La rigueur du solfège au service de la liberté d'expression. Nul doute que l'artiste enrichit l'art abstrait contemporain par la synthèse de la lumière, la construction géométrique et l'exaltation lyrique de la couleur.

 

Denis Legrand est peintre et architecte. Ses médailles et récompenses, ses hautes responsabilités au Salon d'Automne suffiraient à regarder de très près une production picturale foisonnante dont l'harmonie chromatique laisse une empreinte durable dans les yeux du spectateur. Certainement, notre artiste est avant tout un peintre inspiré, d'un lyrisme imprégné d'humanité. Les couleurs du monde, ses clameurs, ses bonheurs et ses malheurs se bousculent dans son œuvre, lui conférant une incontestable grandeur. Les quatre saisons, Guerre et paix...: ces titres seuls ne contiennent-ils pas toute l'histoire du monde ?  "Le vrai de l'homme nous tient par la beauté" disait Alain. Merci à Denis Legrand d'y contribuer ! 

Noël Coret 

Ecrivain d'art 

Président d'Honneur du Salon d'Automne 

Chevalier des Arts et des Lettres 

Société des Poètes Français  Espace MOMPEZAT  du 1er au 14 février 2020

Exposition   Denis LEGRAND

Maintenant c’est au peintre que je laisse exprimer sa parole picturale, sa voix ou voie dominante et j’avoue que cette œuvre très professionnelle tant par la qualité de la composition, que par la maitrise du métier de peintre où le dessin est sous-jacent, ne me laisse nullement indifférent, car cette œuvre est digne des meilleurs maitres de l’abstraction dérivée du cubisme et j’ignore pourquoi ce matin d’emblée en découvrant les œuvres authentiques, j’ai songé immédiatement à Mac Avoy, un peintre de grand talent, hélas un peu oublié dont l’œuvre oscillait entre un figuratif libéré et une abstraction raisonnée. Ironie en lisant la biographie de Denis Legrand j’ai découvert qu’il avait été lauréat du prix Mac Avoy. Oui un immense peintre pour lequel je voue toujours une grande admiration et dont j’aimerais qu’aujourd’hui certains musées puissent lui rendre ses lettres de noblesses.

L’harmonie des compostions de Denis Legrand sont parfaites, formes, valeurs chromatiques, tout se fond et trouve son écho, son équilibre. Un rouge carminé tutoie un bleu de Chartres, une ligne verticale défie une courbe incertaine, une brune légère voile un coucher de soleil, un brun Van Dyck rivalise avec un vert Véronèse.

Le dessin, discipline dans laquelle Denis Legrand excelle, fort peu représentée ici, passionna toujours depuis son plus jeune âge, jusqu’à son passage à l’école des beaux-arts où la peinture le conduisit vers l’architecture. Heureuse initiative, car c’est une discipline qu’il pratique toujours et qui lui permis d’assurer les contingences matérielles, tout en ayant la possibilité de poursuivre son œuvre picturale. Soulignons également que Denis Legrand est toujours le responsable de la section abstraction au Salon d’Automne.

Selon un principe majeur de Denis Legrand il n’y a pas de distinction entre l’art figuratif et l’art abstrait, ce n’est tout simplement que la transformation, la mutation des formes et des volumes, la métaphore du regard qui se façonne au fil de l’expérience et du temps. Simplement il faut observer l’espace de création sous d’autres perspectives, si bien qu’un Rembrandt, un Vélasquez, un Monet ou un Braque transmettent le même langage, émanent du même principe, seule change la forme, alors que le fond demeure.

Si l’œuvre abstraite de Denis Legrand me parle tout particulièrement, il n’en est pas mieux vrai que l’œuvre figurative retient ma sensibilité. La lumière y domine, les vibrations aussi, qui d’ailleurs ne sont pas sans me faire songer aux artistes pointillistes, Seurat plus précisément, où chaque pastels gras sont de véritables frémissements lumineux.

Denis Legrand parvient à restituer du visible à l’invisible, de la couleur à la neutralité, de la vie à la poésie des volumes en passant par les variations lumineuses.

Depuis les peintures pariétales l’art soulève toute l’interrogation de la vie, tout en confirmant certaines réponses.

Cependant, je laisserai le mot de la fin au philosophe Alain, lui aussi malheureusement un peu oublié par l’histoire, un humaniste, pacifiste et un amateur d’art qui disait : « Le vrai de l’homme, nous tient par la beauté. » Cette beauté seul l’Art peut nous la donner, tout comme la première lueur du monde nous a permis de toucher la grâce.

Michel Bénard.

Lauréat de l’Académie française.

Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Poeta Honoris Causa.

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